Dorothée CATOEN-COOCHE
Textes et cultures, Université d’Artois
Résumé
Dans ses romans, Gilles Paris laisse une très large place à la mort, plus précisément à la disparition d’une figure parentale (Autobiographie d’une courgette, Au pays des kangourous), voire des deux (Papa et Maman sont morts). Elle n’est pourtant pas perçue comme pouvant provoquer la colère ou la révolte : envisagée comme un état de fait, elle peut même être libératrice, voire se justifier dans certains cas. Parce qu’elle est exprimée à travers les yeux d’un enfant-narrateur, sa représentation n’est envisagée qu’à travers un langage parfois naïf et dénué de sens figuré, ce qui permet d’énoncer l’indicible en toute simplicité. Les écrits, qui se situent entre récits d’apprentissage et contes moraux, laissent le lecteur (qu’il soit enfant ou adulte) assumer un rôle de taille, le plaçant dans la peau d’un enfant d’une dizaine d’années qui, devant le silence des adultes, ne peut s’appuyer que sur ses propres mots pour comprendre le monde, et les événements, qui l’entourent.
Mots clés : mort, narrateur-enfant, métaphorisation, verbalisation
Abstract
In his novels Gilles Paris leaves much room to death, more precisely to the loss of one parent figure (Autobiographie d’une courgette, Au pays des kangourous) or even both (Papa et Maman sont morts). Yet, death is not seen as triggering wrath or rebellion: considered as state of affairs, it can even be liberating or rationalized in some situations. Since it is expressed through the eyes of a child narrator, it is represented thanks to a language sometimes naive and without a figurative meaning, which allows to describe in a simple way the indescribable. The books, between coming-of-age novels and moral stories give the reader (adult or child) a major role, putting them in the shoes of a ten-year child who, facing the silence of the adults can only rely on their own words to understand the world, and the events, around them
Keywords : Death, narrator-child, metaphorization, verbalization