Jean-François Vernay, Forteresses insulaires, Les éditions Sans Escales, 2022

Fanny DECHANET-PLATZ

Docteure en Littérature française

Résumé

Le récit de Jean-François Vernay, Forteresses insulaires, déploie successivement deux fictions, « Celui qui vivait dans l’obscurité » et « Celui qui se prenait à rêver », dans le cadre enchanteur – donc trompeur – d’une île du Sud.

La première de ces fictions nous fait entrer dans la genèse d’un meurtre dont l’horreur renvoie aux mythes les plus anciens et la lancinance psalmodique de certains passages au Dracula de Stoker. La seconde ouvre sur le monde enfantin de Benjamin, empreint de merveilleux, mais dont une fêlure profonde transforme peu à peu le paradis végétal en une cabane-camisole.

Les portraits des deux héros, Seth pour « Celui qui vivait dans l’obscurité », Benjamin pour « Celui qui se prenait à rêver », sont volontairement brouillés parce qu’ils vivent une existence recluse et solitaire dans laquelle l’imaginaire tient une place au moins aussi grande que la vie réelle : leur portrait est donc celui de leur psyché, de leur imaginaire bien plus que de leur être complet qui demeure inconnaissable.

Mots clés : Jean-François Vernay, Forteresses insulaires, fiction, rêve, solitude, circularité.

Abstract

The story of Jean-François Vernay, Island Fortresses, successively unfolds two fictional stories – “He Who Lived in Darkness” and “He Who Found Himself Dreaming” – in the enchanting, and therefore misleading, landscape of a Southern island.

The first of these fictions introduces us to the genesis of a murder whose horror takes us back to ancient myths and to the psalmodic recurrence of certain passages in Stoker’s Dracula. The second fiction opens onto a child's world, that of Benjamin, imbued with supernatural elements, but whose deep crack gradually transforms the green paradise into a constraining shack.

The portraits of the two heroes, Seth in “He Who Lived in Darkness“, and Benjamin in “He Who Found Himself Dreaming”, are deliberately blurred because they live a sheltered and solitary existence in which the imagination holds a place that is at least as great as in real life : their portrait is therefore that of their psyche, of their mind's eye more than that of their complete being which remains highly elusive.

Keywords : Island Fortresses, fiction, dream, solitude, circularity.

Jean-francoisvernay

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